Pourquoi mon enfant a-t-il peur du noir ?
Cette peur de l ‘ obscurité totale est extrêmement fréquente chez les enfants et en particulier chez les petits entre 2 et 6 ans.
L’obscurité totale engendre chez la plupart des jeunes enfants un fort sentiment d ‘ insécurité et cela pour plusieurs raisons :
Il a beaucoup de difficultés à retrouver ses repères familiers.
Par ex, ou se trouve exactement son cadre préféré ?
Qu’est-ce que c ‘est que cette forme bizarre sur mon lit ?
Où se trouve exactement la fenêtre, le coffre à jouet
Etc…
Ceci entraîne donc chez l ‘ enfant des angoisses.
A cela s ‘ ajoute qu’être dans le noir, réveille des peurs imaginaires.
« un monstre peut se cacher dans mon placard puisque je ne peux pas le voir entrer ? ».
Et maman ?
Et papa ?
Qu’est-ce qu’ils font ?
Je ne les vois pas mais eux non plus ne me voient pas ….
Et si je les appelle mais qu’ils ne m’entendent plus …
L ‘ enfant peut aussi à ce moment-là, repenser à des petites choses qui ont pu l ‘ inquiéter ou l ‘ intriguer durant la journée ….
Etc….
Le moment du coucher, est toujours le moment de la séparation avec les ou le parent.
La séparation avec les parents est toujours problématique pour le jeune enfant mais est très souvent vécu sur le mode de la crainte et de l ‘angoisse au moment de la séparation pour la nuit.
L’enfant n’a plus ses repères les plus importants pour lui ; c ‘ est à dire les parents.
Il y a aussi de cela dans la peur du noir le soir chez l ‘ enfant.
D’Autre part, si l ‘ enfant sent, ressent que les parents ou seulement un des deux parents est lui-même inquiet pour X raisons au moment du coucher (donc de la séparation pour la nuit) cela décuplera la peur chez l ‘ enfant.
On observe généralement un accroissement de cette angoisse quand tout est calme dans la maison, tout est endormi.
L ‘ enfant n ‘ entend plus par exemple les bruits sourds et lointains de la télévision dans le salon.
Et revient aussi en plus de ces angoisses celle de ne plus être entendu par les parents qui eux aussi sont dans le noir et endormis.
L’enfant est donc seul dans le noir sans ses principales sources de réassurance.
Idem, un enfant qui ressentira que les parents ou le parent qui le couche est pressé d ‘en finir avec le rituel du soir, cela pourra aussi déclencher des inquiétudes chez l ‘ enfant.
De plus, il percevra l’agacement du parent et ne le comprendra pas.
Existe-t-il des solutions ?
Il n’y a pas de solutions miracles et encore une fois chaque enfant réagira de manières différentes.
Mais il existe des « trucs et astuces » afin de rassurer l ‘ enfant.
Tout d ‘ abord, le jeune enfant et l’enfant ont besoin de régularité.
Il ne faut donc pas négliger le rituel du soir et autant que possible essayer de « ne pas le bâcler « .
Le rituel du coucher est propre à chaque famille mais il est toujours important pour l ‘ enfant car il signe la transition entre la journée et le coucher.
Pour casser l’obscurité totale, il faut mettre une veilleuse dans la chambre de l’enfant ou lui proposer de laisser la porte de sa chambre entrouverte avec la lumière du couloir allumée par exemple.
Pour d ‘ autres, il sera bon de rajouter en plus du doudou et de la veilleuse, d’autres éléments rassurants dans son lit.
D’autres encore auront besoin en plus de la veilleuse dans la chambre et du doudou, d’avoir également la porte de leur chambre ouverte.
D’autres auront besoin en plus de la veilleuse, d’une autre source lumineuse dans leur lit, par exemple le peluches “ lumineuses “.
Pour les enfants qui ont besoin la nuit d ‘ aller aux toilettes et qui ont peur de traverser le. Couloir ou une pièce dans le noir pour s’y rendre, laisser également une veilleuse dans le couloir et/ ou dans les pièces qu’il traverse.
Bien qu’‘ en dessous 5 ans, il est rare que l’enfant n’appelle pas le parent pour aller la nuit aux toilettes.
Affronter tout seul la nuit, dans le silence et la pénombre, un couloir, traverser un salon, est souvent trop angoissant à cet âge et réveille leurs peurs imaginaires.
Pour d ‘ autres, il faudra faire le tour avec eux de leur chambre, tout est bien là et il n’y a rien d’autre, rien de caché, rien d’anormal.
Leur montrer que tout est à sa place comme dans la journée et les jouets qui trainent sont les siens, les mêmes que la journée.
Dans tous les cas, il faut toujours demander à l’enfant de quoi il a peur dans le noir ?
Il faut ensuite discuter avec lui de ses peurs et essayer d’y apporter des solutions comme par exemple la porte de sa chambre ouverte en plus de la veilleuse ou le couloir allumé etc….
Il faut à nouveau insister que personne ne peut entrer dans la maison ni dans sa chambre.
Que de toute façon, même endormis, les parents sont présents, dans la maison, avec lui.
Si vous avez un animal domestique, lui dire que lui aussi, il dort mais qu‘il est aussi présent dans la maison.
Conclusion
Toutes ces petites astuces sont toujours un PLUS rassurant pour l’enfant.
Même si cela ne réglera pas le problème immédiatement ni totalement.
Mais au moins, l ‘ enfant aura des sources de réassurances.
La problématique du coucher chez l ‘ enfant, la peur du noir, les difficultés d ‘ endormissement, sont des moments, des étapes que tous les parents ont connues.
Il faut garder en mémoire que même si c’est toujours éprouvant pour les parents, ceci n ‘ est qu’une étape dans le développement de votre enfant.
Dans la quasi-majorité des cas, ces épisodes inconfortables et pénibles aussi bien pour l’enfant que pour le parent s’améliorent puis finissent par disparaitre.
L ‘ enfant apprendra à dormir seul et apprendra à surmonter sa peur du noir avec l’aide de tous les petits supports dont j’ai déjà parlé et avec le temps.
L’inquiétude, la peur font partie des émotions non agréables à vivre.
Pourtant dans ce cadre-là, la peur de la séparation la nuit, la peur du noir, fait partie du développement de l ‘ enfant.
C’est une étape dans son apprentissage et dans son développement comme tant d’autres.
La peur du noir est normale chez le jeune enfant.
Avec votre aide, votre patience surtout, les petits trucs et astuces décrits précédemment, votre écoute, votre constance à toujours expliquer à l’enfant (souvent les mêmes choses), votre enfant apprendra petit à petit à gérer sa peur, et petit à petit il surmontera dans la plupart des cas, sa peur du noir et son angoisse de la nuit.
Chantal Sorange.
Psychologue. Psychothérapeute.